Le défibrillateur automatique implantable (DAI)
Chaque année, des milliers de Français se font implanter un défibrillateur automatique implantable (DAI).
Ce dispositif ingénieux permet de prévenir efficacement les risques de mort subite chez ces personnes atteintes de fragilités cardiaques.
Voici les éléments essentiels à retenir.
Qu’est-ce qu’un défibrillateur automatique implantable ?
Le défibrillateur cardiaque implantable a été inventé par le médecin israélien Michel Mirowski en 1970. Il faudra tout de même attendre dix ans avant la première pose sur une quinquagénaire de cet appareil qui pesait alors 300 grammes.
Depuis, le DAI a fait l’objet de nombreuses améliorations. Il a par exemple été considérablement allégé pour ne peser à l’heure actuelle qu’environ 70 grammes.
Sur quelle partie du corps est implanté le DAI ?
Ce dispositif de la taille d’une petite montre est implanté sous la peau près de la clavicule. Il est constitué de deux éléments : un boitier et une sonde. Fabriqué en titane, le boitier renferme une batterie et un microcircuit doté d’un logiciel. Il comporte également un connecteur et un condensateur, lequel peut accumuler une charge électrique suffisante pour provoquer un choc.
Comment fonctionne-t-il ?
Les DAI peuvent disposer d’une, de deux ou de trois sondes qui les relient au cœur. On parle ainsi de dispositif « mono-chambre », « double-chambre » ou « triple-chambre ».
Installée dans le ventricule droit, la première sonde permet la transmission énergétique du choc généré par le boitier. Cette sonde dite de « défibrillation » est dotée de parties fabriquées en métal, les coils. Ceux-ci peuvent être uniques (installé dans le ventricule) ou doubles (l’un dans le ventricule, l’autre dans la veine cave supérieure).
La deuxième sonde, qui joue le rôle de stimulatrice/détectrice, est installée dans l’oreillette droite.
La troisième, quant à elle, est posée dans une veine coronaire liée au ventricule gauche. Cette dernière sonde permet de resynchroniser le cœur du patient.
Pourquoi se faire poser un DAI ?
En « écoutant » sans interruption le cœur de son porteur, le DAI peut détecter toute anomalie sévère de son rythme (tachycardie, fibrillation ventriculaire…) et procéder immédiatement au traitement de cette dernière. Le dispositif empêche donc la survenue des arrêts cardiaques et réduit ainsi fortement les risques de décès qui leur sont liés.
Pour traiter ces arythmies, le défibrillateur peut agir de deux manières distinctes en fonction de la situation :
- Il peut effectuer une rapide stimulation ventriculaire. Celle-ci ne provoque aucune douleur au porteur du DAI, mais elle n’est pas toujours efficace (si c’est le cas, l’appareil applique automatiquement la seconde méthode).
- Il peut produire un choc électrique. Celui-ci peut provoquer des douleurs au porteur, mais il solutionne la majorité des arythmies sévères.
De nombreux appareils sont par ailleurs dotés d’un stimulateur cardiaque qui empêche le cœur de ralentir ses battements.
Quelles maladies sont concernées par défibrillateur imptantable ?
Les indications pour l’implantation d’un DAI incluent les tachycardies et la fibrillation ventriculaire.
On distingue deux types de situations justifiant la pose d’un défibrillateur automatique implantable.
- La première catégorie concerne les personnes qui n’ont jamais été atteintes d’arythmies cardiaques. Ces patients présentent cependant une maladie du cœur à haut risque, telle qu’un infarctus du myocarde étendu ou une pathologie génétique pouvant faire apparaître de graves troubles du rythme cardiaque.
- La seconde catégorie concerne les personnes qui ont présenté plusieurs fois des troubles sévères du rythme cardiaque. Ces dernières pouvant récidiver et les traitements médicaux n’étant pas assez sécurisants, ces individus sont donc éligibles à l’implantation d’un DAI.
La pose de ce dispositif se décide le plus souvent lors d’une réunion de concertation impliquant plusieurs disciplines médicales. La décision des experts est prise en fonction des antécédents médicaux et de l’état cardiaque de la personne concernée.
Comment se déroule l’implantation d’un DAI ?
Les personnes qui se font implanter un DAI doivent généralement être hospitalisées entre 2 et 4 jours.
L’opération, d’une durée comprise entre 30 minutes et 1 heure, présente de fortes similarités avec la pose d’un pacemaker. Le chirurgien la réalise après avoir anesthésié localement le patient. Il pratique tout d’abord une incision d’environ 4 centimètres sous sa clavicule (droite ou gauche).
Celle-ci permet la connexion de la (ou des) sonde(s) du défibrillateur au cœur par l’intermédiaire d’une veine. Ces sondes sont ensuite reliées au boîtier du dispositif, lequel est finalement placé sous la peau du patient.
Hormis la cicatrice inhérente à l’intervention, le patient peut noter par la suite la présence d’une légère protubérance à l’endroit où l’appareil a été implanté.
Faut-il un suivi régulier ?
Le suivi d’un porteur de DAI exige 1 à 2 visites par an chez un rythmologue (un spécialiste des troubles du rythme cardiaque), parallèlement aux consultations usuelles chez un cardiologue. L’expert en rythmologie peut ainsi étudier les données enregistrées par le logiciel du dispositif, ce qui lui permet de vérifier si le cœur du patient bat normalement grâce au défibrillateur.
Outre ces consultations annuelles, le porteur du DAI peut, s’il le souhaite, faire l’objet d’un suivi cardiologique à distance. Dans ce cas, on lui remet un boîtier spécial qui doit être branché dans son foyer. Une fois installé, l’appareil reçoit continuellement les informations du défibrillateur et les transmet à l’établissement chargé du suivi du patient.
Le changement d’un défibrillateur cardiaque implantable doit être effectué tous les 6 à 8 ans.
L’implantation d’un défibrillateur implantable présente-elle des risques ?
Les risques liés aux opérations chirurgicales
La pose d’un défibrillateur automatique implantable est une opération courante et qui a fait ses preuves. La Haute Autorité de Santé (HAS) révèle en effet qu’entre 12 000 et 18 000 patients se font implanter un DAI chaque année en France.
Évidemment, comme pour n’importe quel autre acte chirurgical, cette procédure peut induire quelques complications graves (hémorragies, infections…), mais celles-ci sont extrêmement rares (moins de 1 % des cas).
Les risques inhérents à la pose d’un DAI sont donc largement inférieurs à ceux que présente un patient non équipé d’un tel dispositif et qui est susceptible de présenter une grave pathologie cardiaque.
Les risques post-opératoires
Suite à l’opération, le porteur du défibrillateur doit respecter quelques règles. Durant 30 jours, il devra ainsi veiller à solliciter le moins possible l’épaule qui se trouve du côté de l’implantation.
Il devra également conserver une distance de dix centimètres entre son DAI et un téléphone mobile et de cinquante centimètres entre son dispositif et une plaque de cuisson fonctionnant à l’électricité.
Les risques permanents
S’il souhaite prendre l’avion, le porteur du DAI devra éviter de passer sous les portiques de sécurité des aéroports (ceux des magasins ne sont toutefois pas problématiques, s’il les franchit rapidement).
Pour effectuer son voyage, il devra simplement présenter à la douane sa carte de porteur de défibrillateur (qu’il doit conserver en permanence sur lui), ce qui lui permettra de contourner le passage sous ces systèmes de sécurité.
Enfin, s’il souhaite passer un IRM, il devra faire régler son défibrillateur antérieurement et postérieurement à cet examen de radiologie.
Continuez votre visite
Economisez, comparez les meilleures mutuelles santé !